L’observation du Soleil est une activité intéressante pour l’amateur, en raison de son aspect changeant. La surface du disque montre fréquemment des taches qui signent l’activité du Soleil. La chromosphère de couleur rosée est une zone de 5000km d’épaisseur, située immédiatement au-dessus du disque. Elle est constituée de gaz excités, essentiellement de l’hydrogène et de l’hélium. C’est dans cette zone que prennent naissance les protubérances, gigantesques colonnes lumineuses dont la couleur rouge est due à l’émission prépondérante d’une radiation particulière de l’hydrogène : la raie Hα , de longueur d’onde 656,3 nm. Au dessus de la chromosphère s’étend la couronne dont la hauteur varie avec l’activité du Soleil, jusqu’à plusieurs centaines de milliers de kilomètres.
Habituellement, ces deux zones ne sont observables depuis le sol que lors des éclipses de Soleil par la Lune car, par un heureux hasard, les deux astres ont des diamètres apparents presque égaux.
L’idée de donner le rôle de la Lune à un disque métallique de même diamètre apparent à l’intérieur d’un instrument s’est longtemps heurtée à la diffusion de la lumière dans le tube, qui noyait complètement l’image. En 1930, l’astronome français Bernard Lyot a trouvé comment s’affranchir de cette lumière diffusée : le coronographe était né. Utilisé à l’Observatoire du Pic du Midi, à 2876m d’altitude, l’instrument est parfaitement capable de produire une éclipse artificielle.
C’est une lunette astronomique modifiée en interposant entre l’objectif et l’oculaire, un ensemble composé d’un cône métallique, de lentilles et d’un diaphragme, qui élimine la lumière du disque solaire et la lumière diffusée.
Avec lui, Bernard Lyot a obtenu des spectres de la couronne.
À basse altitude, à cause de la diffusion atmosphérique, seule la chromosphère et les protubérances sont visibles à travers un coronographe.
L’observation des protubérances solaires est également possible en dehors des éclipses sans coronographe, à condition d’utiliser un filtre Hα.
L’instrument développé à cette fin s’appelle un spectrohéliographe.
L’avantage du coronographe est de permettre des poses photographiques très courtes, et donc des images plus nettes des protubérances qui évoluent rapidement.
L’instrument de l’association Copernic, conçu et fabriqué par Philippe Tosi, associe les deux concepts.
Ouvert à F/15, le verre de l’objectif est signé Schott et provient d’une chambre photographique d’aviation. Les deux lentilles derrière le cône ont été rendues asphériques pour des images plus fines. Le tube, en carton roulé, a été passé à la résine polyester avant d’être poncé.